En Sixième, le conte permet d’améliorer la maîtrise de la langue
Le livre et l’écriture ont chacun le pouvoir d’abattre bien des murs, y compris entre les classes, les cycles, les âges, les structures… : c’est ce qu’illustre le projet pédagogique de Hélène BOISSON, Maylis MARQUE, professeurs de Français au collège privé Saint-Jean Bosco, Antonio CATARINO professeur de Français au lycée privé Saint-Joseph et Laurence FRANCOIS, enseignante en CM2 à l’école privée Sainte-Jeanne d’Arc. La maîtrise de la langue étant un des points fondamentaux du projet, les quatre enseignants ont eu l’idée de mettre en perspective l’étude du conte en invitant pour une journée, le conteur professionnel Jacques Masson de la troupe de théâtre l’Emotionnelle pour jouer, échanger et partager sa passion des mots, des beaux textes avec les élèves de CM2, de Sixième, de Quatrième et de Première.
Cette année les élèves de Sixième et de CM2 du Groupe scolaire sont réunis autour de lectures partagées et d’écritures variées. Les objectifs sont de stimuler la lecture en lui donnant un destinataire, d’améliorer la maîtrise de la langue, d’appréhender les règles et l’enjeu final de l’écriture d’un conte, de réduire les distances entre les niveaux (école, collège, lycée) en anticipant les exigences requises.
Aux élèves de Sixième et de CM2, Jacques Masson a conté merveilleusement « La barbe Bleue » de Charles Perrault :
« Il s’agit d’un roturier très riche dont la barbe est bleue, c’est pour ça qu’on le surnomme « la Barbe bleue ». Celle-ci le rend laid et terrible. Il dégoûte les femmes. De surcroît, il a déjà eu plusieurs épouses et on ne sait pas ce qu’elles sont devenues. Il propose cependant à ses voisines de l’épouser, mais aucune ne le souhaite. Finalement, l’une d’elles accepte, séduite par les richesses de la Barbe bleue… »
Puis le conteur a captivé l’auditoire avec « l’enfant d’éléphant » de Rudyard Kipling où « un jeune éléphant rejeté par ses parents et son entourage à cause de son « insatiable curiosité », part, sur le conseil avisé de l’oiseau Kolokolo, chercher une réponse à ses questions sur les rives du grand fleuve Limpopo. Il reviendra physiquement transformé de sa rencontre avec un crocodile… »
Suivit un long échange entre les enfants, le conteur et les professeurs et les questions nombreuses, posées par les élèves, ont permis à Jacques Masson de détailler sa technique d’appropriation d’un texte.
Avec les élèves de Quatrième et de Première c’est aussi une œuvre qu’ils étudient cette année « le Horla » de Guy de Maupassant où « dans un journal intime, le narrateur, superbement interprété par Jacques Masson, rapporte ses angoisses et divers troubles. Il sent progressivement, autour de lui, la présence d’un être invisible qu’il nomme le Horla. Il sombre peu à peu dans une forme de folie en cherchant à se délivrer de cet être surnaturel. Le Horla, un être surhumain, le terrasse chaque nuit et boit sa vie… »
Là aussi, le public silencieux, concentré, fût conquis par la performance et prolongea le plaisir en échangeant dans la convivialité avec le conteur.
Les quatre enseignants et Jacques Masson, « architectes » de l’expérience témoignent de l’enthousiasme des jeunes et envisagent déjà un prolongement à la rentrée prochaine « pour essayer de construire des ponts et d’ouvrir des fenêtres dans l’enseignement d’aujourd’hui ».